S. Saliou, âgé de 30 ans, a quitté son Touba natal pour s’installer à Mbour où il ouvre une école coranique. Mais le 8 mars 2022, son élève A. K., une mineure, l’accuse d’avoir abusé d’elle. «Quand je suis entrée dans sa chambre pour réciter la leçon du jour, il s’est mis à me caresser, puis m’a jetée sur le lit. Il m’a étranglée avant de me violer», a déclaré la victime devant la chambre criminelle de Mbour. Selon elle, il y a eu une autre relation sexuelle le 12 mars avant que sa maman n’aille voir le gynécologue. Le certificat médical fait état alors de «défloration ancienne de l’hymen».
une façon pédagogique de «combattre sa timidité
Devant le juge instructeur, l’accusé nie avoir violé son élève tout en déclarant qu’il lui avait caressé l’épaule et les seins, une façon pédagogique de «combattre sa timidité». «L’acte de pénétration sexuelle subi par la fille ne souffre d’aucun doute. Le certificat médical fait état de défloration ancienne de l’hymen car il y a eu une semaine entre la date du premier rapport sexuel et celle de l’examen médical. L’accusé est coupable de viol avec violence», déclare l’avocat général qui requiert dix ans de réclusion criminelle.
Cela pose selon l’avocat du maître coranique un problème sur les faits puisqu’une « défloration ancienne de l’hymen » et le test de spermatozoïde négatif n’est en aucun cas concluant pour établir un cas de viol qui ne repose donc que sur les allégations de la fille mineure et réfuté par le maître coranique. Un problème aggravé par la loi qui criminalise le viol. L’avocat requiert l’acquittement au bénéfice du doute. Il sera fixé sur son sort le 19 juillet prochain.