Mouhamadou Moustapha Sow, enseignant-chercheur et président de l’Association des historiens du Sénégal, était l’invité de l’émission « Salam Sénégal » sur Radio Sénégal. Lors de son intervention, il a abordé l’importance de l’histoire dans le processus éducatif et son rôle fondamental dans la définition des orientations sociétales.

Pour l’historien, les initiatives du Président de la République sont cruciales pour les chercheurs en histoire, notamment dans le cadre du projet ambitieux de réécriture de l’histoire générale du Sénégal, qui a suscité des débats passionnés. « Il est naturel que des discussions aient lieu autour de ce sujet », a-t-il déclaré, soulignant que l’équipe dédiée a œuvré pour corriger les erreurs du passé. L’année dernière, le comité a publié 14 volumes sur l’histoire du Sénégal, une démarche qui n’a pas suscité de controverse significative, mais qui témoigne d’un engagement à prendre en compte les enjeux sociétaux contemporains.

Il a également mis en lumière la nécessité de réévaluer la place du Sénégal dans les programmes scolaires. « Il est temps de recentrer notre histoire dans l’éducation », a-t-il insisté, en notant que les jeunes générations se tournent de plus en plus vers des figures emblématiques comme Cheikh Anta Diop pour s’identifier. Cette volonté politique, selon lui, est essentielle pour rétablir une mémoire collective.

La question de la rebaptisation des rues est un autre point qu’il a soulevé, qualifiant cela de démarche importante pour la réaffirmation de l’identité nationale. Toutefois, il a précisé qu’un travail approfondi avec les historiens était nécessaire avant d’entreprendre de tels changements. « Une réflexion préalable est indispensable » , a-t-il déclaré.

Avec l’arrivée des nouvelles autorités, remarque-t-il, la culture et l’histoire sont désormais au cœur des préoccupations. Le Président de la République a proposé la mise en place d’un Conseil national de la mémoire et du patrimoine historique, une initiative jugée cruciale par Sow. « Nous avons besoin d’un tel conseil, mais il est impératif de faire un état des lieux préalable concernant les mémoires et le patrimoine » , a-t-il averti. Il a également souligné que des structures comme le secrétariat d’État à la culture et la direction du patrimoine doivent être renforcées et impliquées dans ce processus.

L’Association des historiens, fondée en 1980, est un vecteur d’espoir et de rassemblement pour toutes les générations de chercheurs. Mouhamadou Moustapha Sow est convaincu que le gouvernement partage cette ambition en matière d’histoire et qu’elle doit rester une préoccupation urgente pour tous.

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici