Les 19 et 20 décembre 2024, le Premier Ministre Ousmane Sonko a effectué une visite de travail et d’amitié en Gambie, où il a été accueilli par le Vice-Président gambien, Muhammed B.S. Jallow. Ensemble, ils ont co-présidé la 2e édition du Forum économique, commercial et d’investissement sénégalo-gambien à Banjul. Cet événement souligne les liens historiques et fraternels entre les deux pays et témoigne de leur volonté commune d’accroître les échanges économiques et commerciaux.
Lors de son intervention, Ousmane Sonko a plaidé pour le renforcement de la coopération dans des secteurs clés tels que les infrastructures de transport, l’agriculture, la pêche, les hydrocarbures, le tourisme et l’économie numérique. Il a également souligné l’importance de l’intégration africaine dans les partenariats du Sénégal. Le Premier Ministre a annoncé qu’il co-présidera la 5e Session de la Commission consultative conjointe chargée du suivi de la coopération entre les deux pays, affirmant que rien ne devrait entraver l’avenir de cette collaboration. En évoquant le transport intra-États, il a proposé d’en faire un véritable outil d’intégration économique, notant qu’entre 2000 et 2023, le trafic commercial a généré 117 milliards de FCFA, avec un objectif ambitieux d’atteindre 500 milliards de FCFA dans les années à venir.
Ousmane Sy Ndiaye, directeur exécutif de l’Unacois Diappo, a également souligné les défis à relever, notamment la libre circulation des personnes et des biens dans le corridor. Il a noté que la circulation au sein de la région de l’Afrique de l’Ouest représente un véritable casse-tête. Il a appelé à une facilitation des échanges par les administrations des deux pays et à une amélioration des services de sécurité pour garantir un environnement serein pour les échanges.
Il a également évoqué le potentiel de consommation en Gambie, soulignant que le Sénégal pourrait soutenir l’approvisionnement du marché gambien en denrées stratégiques, notamment alimentaires et en intrants pour le bâtiment. Il a mis en avant l’opportunité de développer davantage la coopération dans les industries culturelles et créatives, ainsi que dans les services bancaires et d’assurance.
Le Premier Ministre a rappelé que pour faire émerger les deux États, il est crucial d’investir dans des secteurs stratégiques tels que l’énergie, les infrastructures, le transport terrestre, maritime et fluvial, ainsi que dans le tourisme, les hydrocarbures, l’industrie et la pêche. Il a déclaré : « Avec la Gambie, nous voulons un partenariat win-win ».
Le flux moyen journalier de taxis entre Ziguinchor et la Gambie témoigne de l’importance des échanges entre les populations des deux pays. Malgré les défis tels que la corruption et les formalités administratives, la frontière sud sénégalo-gambienne enregistre des flux significatifs de véhicules et de marchandises. En 2015, les recettes douanières à Ziguinchor ont atteint environ 313 millions de FCFA, bien que ces chiffres ne tiennent pas compte des flux informels et de la contrebande.
La coopération militaire et politique entre le Sénégal et la Gambie, renforcée par l’implication du Sénégal dans la transition politique gambienne, a également eu des retombées positives sur les relations économiques et sociales. Cette coopération est essentielle pour faire face aux défis communs, notamment ceux liés à la sécurité et à l’intégration économique.
Ousmane Ndiaye a également souligné la nécessité d’harmoniser les régimes fiscaux et juridiques des deux pays. Le Sénégal, avec son système déclaratif hérité de la France, et la Gambie, avec son approche anglo-saxonne, doivent travailler ensemble pour faciliter les transactions commerciales. Il a plaidé pour une harmonisation des modalités de gestion des différends, notamment dans le domaine de la médiation et de l’arbitrage. La chambre de commerce de Dakar, qui abrite un centre d’arbitrage et de médiation, pourrait jouer un rôle clé dans ce processus.
La collaboration entre le Sénégal et la Gambie est cruciale pour relever les défis économiques, sociaux et environnementaux. En unissant leurs forces, les deux pays peuvent non seulement renforcer leurs relations bilatérales, mais aussi contribuer à l’intégration régionale et au développement durable. Ousmane Sonko a bien résumé cette vision en affirmant que tous, nous devons accepter de travailler ensemble pour relever ces défis majeurs.